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  • Photo du rédacteurMarie-Céline Nevoux-Valognes

Mots sur la photographie


La photographie c’est un glissement de la pensée de l’homme envers lui-même et de ce (ceux) qui l’entoure.


L’image photographique se matérialise par la lumière, elle nous éclaire sur le monde.

Mais jamais elle ne pourra prétendre s’y mesurer.

Elle y puise ses formes, s’habillant de ses contours en utilisant une partie de ses apparats afin que l’on puisse s’y attarder… En photographiant je restitue en deux dimensions un temps réel de ce monde.

La photographie est une vue partielle d’un espace-temps-mouvement mais elle n’en fixe et n’en restitue qu’un fragment, elle n’est peut-être pas ce qu’elle représente, elle s’imprègne de l’émanation des objets, de leurs rayonnements.

Elle s’inscrit de par la lumière, les formes et les lignes. Elle sert à créer un autre monde. Elle représente l’ici et maintenant.

Pour capturer ce temps, il faut que je sois là.

Le temps photographique est non pas l’arrêt du temps mais la concentration du temps - de temps mouvement - qui par là même créera une image - image du temps - image fictive voir irréelle.

Elle se matérialise dans mon espace cadre.

L’évocation d’un temps de pose implique évidemment un arrêt, une pause une contemplation.


- Je ne bouge plus, je ne respire plus. 

Je compose des images, je fixe un temps, pour proposer à l’autre ce qu’il n’a peut-être pas vu.


- Un temps de pause.

Pour écrire je fais le choix de mots, de ponctuations, pour photographier je fais le choix de lumières, de plans, dans un cadre, dans un champ (hors champ).

Je suis le protagoniste de l’image imposant ma propre volonté d’y représenter ce qui m’entoure dans un choix de temps et de cadrage.

De cet autour, je m’approprie et j’arrache des référents choisis.

Je regarde la vie, comme on regarde un tableau.

Je ne peux et n’arrive pas à détacher mon regard de ce qui m’entoure et ne peux regarder cet autour sans en extraire la composition, la relation des couleurs.

A l’intérieur là où mes yeux se posent il y a toujours des lignes des formes. Un rapport aux choses - des choses qui se lient et s’entremêlent les unes aux autres comme une construction, des constructions qui ne cessent de se construire et se reconstruire.


- Je fixe ces rapports.

De l’infiniment petit parfois parce que je suis dans l’autre avec mon appareil photographique, je peux m’approcher, être tout prêt - le temps de l’observation, je le prends et le garde.


- Ce qui était fragile, périssable, qui se serait décomposé, aurait disparu… elle a su le sauvegarder... elle l'a embaumé… « Nathalie Sarraute »

Je me retrouve pour ainsi dire dans l’expectatif - la décomposition aussi.

J’ai le regard de l’instant - l’instemps - liens ou pas, je le capture, m’y attarde et en témoigne, une vision peut-être simpliste mais elle est pour moi bien réelle, existante et persistante.


- La photographie est ma façon d’exister. A travers elle, c’est mon expérience que j’affirme.

Marie-Céline Nevoux-Valognes

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