Le Travail, l'Usine
A propos de la photo de l'Orée, exposée au Musée des Beaux-Arts de Caen de 2020 à 2021
par Gilles Boussard, Catherine Blondel, Ardi-photographies
La photographie de l’Orée, au Musée des Beaux-Arts de Caen 2020
La photographe crée par séries. L’agrandissement proposé au public par le musée appartient à l’ensemble « Le travail, l’usine ». Le sujet est composé de pièces détachées prêtes à l’emploi sur un établi métallique rayé par l’outil.
Les traces du travail dans la matière et dans la structure du produit industriel font formes et sont propres à suggérer l’expression. L’artiste s’empare de ces signes pour nourrir une écriture photographique et fait son suc de cette matière première. La texture opère tel un catalyseur de nos sens, source de satisfactions. Son objectif apprivoise les ondes colorées et concentre les rayons réfléchis par le plan opaque. Marie-Céline Nevoux-Valognes propose à nos yeux, fidèles serviteurs de nos pensées, de se mettre en quête de la fabrication d’un imaginaire. Ces formes et ces volumes, dans un certain ordre assemblés, révèlent des charges symboliques propres à enrichir nos constructions mentales, loin de la figuration.
Gilles Boussard, Catherine Blondel, Ardi-photographies
L’usine, recherches sur un monde en déclin
Intentions :
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révéler le déclin d’un monde ouvrier,
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l’identité collective en contradiction au monde individualiste,
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le travail dans les usines :
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les machines,
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l’homme,
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la fabrication.
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Trois chapitres :
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la matière première :
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mon rapport à l’environnement,
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mon rapport à la matière,
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l’homme au travail,
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paysage de la fabrique.
J'ai réalisé les photographies notamment dans une usine de peignage de lin à Bourguébus dans le Calvados.
De cette matière émane une incroyable résistance de la fibre, qui se décline en toile (sur laquelle j’ai peint), en drap (pour m’envelopper), en vêtements (pour me recouvrir).
Ce travail de reportage m'a donné la matière pour élaborer le travail du Linterrecorps en collaboration avec Caty Banneville.
J'ai aussi réalisé des photographies dans l'usine de fabrication des bottes Le Chameau créée en 1927 à Cahan, aussi dans le Calvados, et fermée définitivement en 2016.
Je questionne la place du travail en usine dans mon pays, les questions politiques que cela engendre.
Un constat de la société dans laquelle je vis aujourd’hui.
Mes photos sont ma mémoire…
A travers le déclin de la fabrique artisanale, je photographie :
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le travail,
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l’isolement,
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la rupture,
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la séparation,
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le collectif,
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le combat de l’homme (tant ouvrier que patronal).
Je regarde l’intérieur de l’usine comme un paysage, comme des constructions graphiques :
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les machines, les tuyaux, les grilles en fer et aciers de toutes sortes et les lignes tracées au sol.
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le lin peigné et ces bottes dépouillées, alignées, empilées, entourées.
Prises de vue globales et fragmentées.